La compassion en entreprise

Le livre " Empathie et compassion : des atouts pour l'entreprise durable " de Gilles Teneau, chercheur associé au Cnam et conseiller de recherche à l'ESC d'Amiens, traite de la compassion comme un avantage compétitif dans les entreprises.

Aux États-Unis, le « compassion lab » de l'Université du Michigan a déjà une quinzaine d'années, Stanford a aussi son centre de recherche et d'éducation en compassion et en altruisme, et la convention wisdom 2.0 se réunit tous les ans outre-Atlantique.

Faire preuve d'une réelle écoute libèrerait d'importantes doses de dopamine, une molécule que le cerveau secrète lors d'expériences plaisantes. Normal, puisque la compassion est indispensable à la survie des sociétés humaines !

Comme les entreprises ne sont, après tout, que des sociétés humaines, elles expérimentent parfois de véritables traumatismes (restructuration, acquisition, etc.). De plus, les individus qui les composent arrivent eux-aussi au travail avec leur bagage de joies et de souffrances.

Nier ces souffrances est totalement contre-productif. Les personnes concernées s'isolent, leur engagement et leur productivité sont inhibés quand elles ne se laissent pas submerger par une aigreur professionnellement dévastatrice.

Leur laisser le droit à l'expression, et les écouter, facilite leur réinvestissement dans le travail. En période de crise, lorsque chacun cherche à comprendre l'avenir de la société, craint les éventuelles réorganisations, et s'interroge sur la signification de son propre travail, la compassion est alors carrément indispensable pour que la crise ne vire pas au drame, humain et organisationnel.

C'est là qu'interviennent les toxic handlers, les « absorbeurs d’angoisses ». Salariés de l'entreprise ou éventuellement consultants, ils sont de 3 types :

  • les "porteurs de confiance" qui rassurent les autres mais ne sont pas forcément présents quand ils font face à de véritables problèmes.
  • les "porteurs de souffrance", qui absorbent le stress et les souffrances des autres, au point, parfois, de se mettre en danger (burn-out).
  • les "porteurs de compassion", que la souffrance des autres amène à se dépasser et à faire de grandes choses

Publié le : 11 juillet 2015

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